L’écran numérique interactif (ENI) est un outil technologique qui transforme la manière d’enseigner en favorisant une pédagogie active. Grâce à ce dispositif, les élèves ne sont plus de simples spectateurs, ils deviennent véritablement les acteurs de leur apprentissage. L’ENI sert alors de support technopédagogique, qui ne remplace pas l’enseignant, mais l’accompagne dans la création de leçons plus dynamiques, interactives surtout qui favorisent la participation des élèves.
Cependant, malgré sa présence croissante dans les salles de classe, l’utilisation de l’ENI reste souvent limitée à des usages traditionnels, proches de ceux d’un vidéoprojecteur. Un article du Monde de mars 2024 rapporte que, selon Audran Le Baron, directeur du numérique pour l’éducation au ministère de l’Éducation nationale, « la réalité quotidienne la plus fréquente consiste en un tableau numérique interactif sur lequel sont projetées des ressources pédagogiques ». Cela confirme la présence généralisée des TNI dans les salles de classe, tout en indiquant que leur usage reste souvent centré sur la projection de contenus, sans exploitation complète de leurs fonctionnalités interactives.
Dès lors, une question centrale se pose : comment tirer pleinement parti de l’ENI pour favoriser une pédagogie active, participative et différenciée, qui réponde aux besoins variés des élèves tout en enrichissant les pratiques enseignantes ?
L’écran numérique interactif : un outil, pas une fin en soi
ENI pour la pédagogie active
Origine et développement de l’ENI dans l’éducation
Les premiers tableaux blancs interactifs (TBI) sont apparus dans les écoles françaises vers 2010. À partir de 2017, environ quatre écoles sur cinq étaient équipées de TBI. Depuis, ces outils ont peu à peu été remplacés par des Écrans Numériques Interactifs (ENI), une version plus moderne et plus performante.
Au début, l’ENI était encore peu utilisé, car son coût était élevé et certains enseignants se montraient méfiants face à cette nouvelle technologie. Ils s’interrogeaient sur sa fiabilité, sa facilité d’utilisation et sa durabilité. Mais en seulement quelques années, l’écran numérique interactif a su convaincre. Plus intuitif et plus rapide à utiliser qu’un TBI ou un vidéoprojecteur interactif (VPI).
Des avantages techniques au service de l’apprentissage
L’ENI se distingue par ses nombreux atouts. Tout d’abord, il fonctionne de façon autonome, sans qu’il soit nécessaire de brancher un ordinateur. Son interface Android, semblable à celle d’une tablette, et sa grande simplicité d’utilisation en font un outil apprécié des enseignants comme des élèves. En plus d’être plus pratique, l’ENI est aussi plus durable et, à long terme, revient moins coûteux que les anciens dispositifs. Il offre une meilleure qualité d’image, ne demande presque pas d’entretien, et sa longue durée de vie en fait une solution idéale pour l’école.
Il renforce aussi l’interactivité : les élèves peuvent venir manipuler directement l’écran, écrire, déplacer des éléments ou répondre à des quiz en temps réel. Il propose aussi une multimodalité, en combinant texte, image, son, vidéo, et même des animations ou des simulations, ce qui aide à capter l’attention et à mieux s’adapter aux différents profils d’apprenants.
Sa connectivité est également un point fort car il peut se connecter à internet pour pouvoir exploiter des ressources en ligne ou télécharger des applications pédagogiques. L’ENI peut aussi se connecter à d’autres appareils numériques comme les tablettes, les ordinateurs ou les smartphones, facilitant ainsi le travail collaboratif ou à distance.
Le risque d’un usage passif
Malgré ses nombreuses possibilités, l’écran numérique interactif peut parfois être utilisé de manière passive, se limitant à un simple support de projection pour des diaporamas ou des vidéos, sans interaction avec les élèves. Dans ce cas, l’outil devient un simple moniteur, ce qui favorise une approche frontale et magistrale centrée sur l’enseignant. Cela freine le développement de pédagogies actives comme le travail collaboratif, les manipulations virtuelles ou les apprentissages par découverte. Ne pas utiliser les fonctionnalités interactives de l’ENI empêche les élèves de développer leur littératie numérique. Or, ces compétences sont essentielles dans un monde de plus en plus digitalisé.
Vers une posture pédagogique renouvelée
Pour que l’ENI devienne un véritable levier d’apprentissage actif, il est essentiel que son intégration s’accompagne d’un changement de posture de l’enseignant. Celui-ci n’est plus seulement un transmetteur de savoirs, mais un guide qui facilite les apprentissages plutôt que de tout centraliser. Il valorise la participation des élèves en les invitant à l’écran, les incitant à annoter ou encore à participer à des jeux éducatifs. L’enseignant adapte ses méthodes pédagogiques en fonction des besoins des élèves. Utilisé dans cette optique, l’ENI peut favoriser des pratiques différenciées, des projets en petits groupes, ou encore des évaluations interactives en temps réel. Il devient alors un véritable outil technologique au service d’une pédagogie active, participative et inclusive.
Les fondements de la pédagogie active
La pédagogie active regroupe un ensemble de méthodes qui ont toutes pour objectif de placer l’élève au centre du processus d’apprentissage. La pédagogie active valorise la manipulation concrète, où les élèves expérimentent et testent leurs hypothèses dans des situations réelles. La collaboration joue également un rôle important, car travailler en groupe permet d’échanger, de confronter des idées et de construire ensemble de nouvelles connaissances.
Enfin, la pédagogie active encourage l’autonomie, en incitant les élèves à prendre des initiatives, à faire des choix personnels et à gérer leurs ressources et leur temps. Dans ce cadre, le rôle de l’enseignant change pour devenir celui d’un accompagnateur.
Courants pédagogiques concernés
Plusieurs méthodes pédagogiques aident à rendre la pédagogie active efficace. Par exemple, le socio-constructivisme montre que les élèves apprennent mieux en discutant et en travaillant avec les autres. Quant à l’apprentissage par projet, il consiste à faire réaliser aux élèves une tâche concrète, qui leur permet d’apprendre plusieurs choses en même temps. Enfin, il y a la classe inversée qui change l’ordre habituel des cours : les élèves regardent des vidéos ou lisent des leçons à la maison, puis en classe ils font des exercices, discutent et résolvent des problèmes avec l’enseignant.
Objectifs de la pédagogie active
La pédagogie active a plusieurs objectifs importants. D’abord, elle aide les élèves à développer leur esprit critique, en les encourageant à réfléchir, à poser des questions, à comparer des idées et à expliquer ce qu’ils ont compris. Elle permet aussi de rendre les élèves plus motivés et plus attentifs, car ils participent activement à leur apprentissage. Enfin, cette méthode rend les leçons plus claires et utiles pour les élèves, ce qui les aide à mieux retenir ce qu’ils apprennent.
Usages concrets de l’ENI dans une pédagogie active
Une pédagogie active renforcée par l’ENI pour des élèves plus impliqués
Pour favoriser la participation des élèves
Dans une salle de classe animée, l’écran numérique interactif devient le cœur de l’action pédagogique. L’enseignant lance un quiz avec Kahoot, Mentimeter ou Wooclap : en quelques instants, les élèves répondent depuis leurs tablettes ou smartphones. Les résultats s’affichent en direct sur l’écran interactif, déclenchant rires, discussions et analyses collectives. Apprendre devient un jeu.
Puis, c’est au tour d’un nuage de mots de se former en temps réel, à partir des idées envoyées par les élèves. Les termes importants grossissent, les échanges s’animent : la classe construit ensemble un vocabulaire commun.
Un peu plus tard, des élèves s’approchent de l’écran interactif. Avec un doigt ou un stylet, ils entourent des mots, complètent un schéma, relient des notions sur une carte mentale. L’écran devient un espace d’expression, de manipulation et de réflexion partagée.
L’ENI ne diffuse pas seulement du contenu, il transforme la classe en un lieu d’apprentissage actif, interactif et collaboratif.
Pour renforcer le travail collaboratif
En classe, les élèves, répartis en petits groupes, travaillent sur un projet commun. Autour d’eux, tablettes et ordinateurs s’activent. Sur l’écran numérique interactif s’affiche un tableau collaboratif Whiteboard, partagé par tous. Chaque groupe y ajoute ses idées, ses images, ses recherches, visibles en temps réel. Les élèves discutent, s’organisent, se répartissent les tâches. Chacun a un rôle, chacun a une voix.
Vient le moment de la restitution. L’écran interactif devient une scène : les productions s’affichent, les élèves présentent, argumentent, répondent aux questions. Grâce au tableau blanc numérique, leurs créations prennent vie et captivent l’attention de leurs camarades. La discussion devient collective.
Tout au long de l’activité, l’ENI agit comme un pont : il relie les idées, les efforts et les élèves entre eux. Sur les écrans interactifs Easypitch, le logiciel UboardMate CC simplifie l’accès à ces outils, permettant d’annoter, d’ajouter des éléments, de construire ensemble. En quelques gestes, la classe devient un espace de création, de coopération et de réflexion partagée.
Découvrez dans ce dossier différents usages du logiciel UboardMate CC de la maternelle au secondaire :
- Utilitaires pédagogiques de UboardMate CC en classe de maternelle
- Utilitaires pédagogiques de UboardMate CC à l’école élémentaire
- Utilitaires pédagogiques de UboardMate CC en classe secondaire
Pour différencier les apprentissages
Dans une classe organisée en ateliers, chacun avance à son rythme. À un coin de la salle, des élèves travaillent en autonomie sur l’écran numérique interactif. Une vidéo explicative pour les uns, un exercice interactif pour les autres, une consigne différenciée adaptée à leur niveau : tout est là, accessible d’un simple toucher. L’écran devient un compagnon d’apprentissage, capable de guider sans remplacer l’enseignant.
Pendant ce temps, un autre groupe échange directement avec l’enseignant, tandis qu’un troisième consulte un enregistrement audio projeté sur l’ENI. Chaque élève y trouve sa voie : certains apprennent en écoutant, d’autres en observant, d’autres encore en manipulant.
Grâce à l’ENI, les supports se diversifient, les consignes s’adaptent, les parcours se personnalisent. L’enseignant peut afficher plusieurs niveaux de difficulté, proposer des activités complémentaires ou offrir des temps de remédiation ciblée. L’écran interactif ne fait pas tout, mais il rend possible une gestion fluide et équitable des différences, en donnant à chacun les moyens de progresser à son rythme.
Pour stimuler la créativité et l’autonomie
En classe, l’écran numérique interactif devient le déclencheur de l’imagination. Des élèves dessinent, conçoivent des jeux, créent des exercices interactifs avec UboardMate CC : leurs idées prennent forme directement sur l’écran. Loin de suivre passivement, ils deviennent concepteurs, auteurs et inventeurs.
L’enseignant propose ensuite un projet : créer une capsule vidéo. Par petits groupes, les élèves écrivent un script, s’entraînent, filment une interview ou expliquent une notion. L’ENI les guide à chaque étape : consignes, exemples, brainstorming collectif… tout est centralisé. L’autonomie s’installe naturellement, portée par la fierté de créer quelque chose de personnel.
Et lorsque la classe se retrouve en mode inversé, l’écran joue un nouveau rôle : les productions des élèves s’affichent, leurs réponses sont analysées en groupe, les échanges fusent. Chacun apprend de l’autre, les erreurs deviennent des tremplins. L’ENI ne donne pas simplement accès au savoir, il libère la parole, stimule l’initiative et valorise l’engagement de chacun.
Comment je peux présenter des activités de pré math du maternelle
Bonjour Kenza
Des activités qui fonctionnent bien sont celles de dénombrement (identifier des techniques pour ne pas compter deux fois et ne pas oublier des objets).
Celles de comparaisons de quantité.
Celles de classement.
Celles de dessins des nombres.
Pour la quasi-totalité de ces activités, il suffit d’utiliser le TBIciel (logiciel du TBI).
Vous placez des images d’objets, éventuellement en mode « clonage à l’infini » quand il en faut plusieurs et que les enfants peuvent ainsi piocher.
Faîtes des trucs simples et surtout qui permettent de faire du langage avec. En général les logiciels qui valident les réponses ne sont pas très intéressants, car ils « volent » la discussion.
Vous pouvez lorsqu’un enfant a fait une activité, demander l’avis de ces pairs, faire justifier les remarques… En un mot, créer de l’interactivité entre les élèves au service de la construction du nombre.
Bien cordialement,