Évolution des appels d’offres en matière d’équipement informatique des établissements scolaires

Différents organismes permettent d’obtenir des données sur l’équipement informatique des établissements scolaires. Nous avons compilé pour cette étude, des données de Futuresource, de l’OCDE et des statistiques issues de différents ministères nationaux, dont celui de la France.

évolution TBI

Évolution du marché des tableaux interactifs

Après une forte croissance dans l’univers scolaire jusqu’à fin 2010, la progression des tableaux interactifs a subi une décroissance. Celle-ci a très exactement été compensée par la progression de la diffusion des tableaux interactifs dans le monde de l’entreprise, autour d’un marché de l’ordre de 500 millions d’Euros annuels.

répartition vente TBI

Cette évolution masque des disparités énormes entre les pays. Si quelques pays sont en cours d’installation d’un second équipement, voire plus dans les salles de classe, d’autres n’ont qu’un équipement partiel, voire anecdotique.

taux équipement classes en TBI

Le taux d’équipement indiqué par les statistiques comporte de nombreux biais. Certaines sources indiquent des chiffres constructeurs. Ces derniers peuvent être surévalués, notamment quand l’importateur déclare ses entrées en stock et non ses ventes réelles, ou s’il ne fait pas toujours la distinction entre les ventes éducation des ventes entreprise (tendance à déclarer deux fois les mêmes ventes). Dans les statistiques des ministères, il y a également des biais. Notamment, car les enquêtes nationales ne prennent pas toujours en compte spécifiquement les tableaux et écrans interactifs.

La dernière disparité est ce que l’on place derrière la mention de « classe équipée ». En France, par exemple, de nombreux équipements mobiles d’une classe à l’autre ont été déclarés comme un équipement du nombre total de classes de l’école. Ceci fausse les statistiques. Plus grave, il s’avère que l’usage partagé d’un équipement de ce type en enlève tout l’intérêt, car l’écran interactif est le tableau de la classe, ne l’avoir qu’à certain moment fait que rapidement, plus personne ne l’utilise ou, qu’au mieux, un seul enseignant se l’approprie. Nous avons donc pris comme base, le nombre d’équipements et non pas le nombre de classes potentiellement équipées…

Lorsqu’une école d’Amérique du Nord ou du Royaume-Uni était équipée, cela comportait un tableau interactif, un projecteur sur potence permettant le réglage en hauteur de l’équipement, un système de sonorisation, un visualiseur permettant d’afficher en direct n’importe quel document sur l’écran, des boîtiers de réponse permettant de recueillir des informations en direct des élèves. Dans d’autres pays, une surface de projection et un vidéoprojecteur parfois posé sur une table sont considérés comme un équipement de classe. Outre les dangers de ces équipements ; risque de chute du vidéoprojecteur, câbles qui traînent, chaleur et bruit du vidéoprojecteur au niveau de la tête des élèves, point chaud lumineux quand la projection n’a pas lieu sur une surface adaptée (ce qui est malheureusement la situation la plus fréquente), il faut déplorer des freins à l’usage, comme la nécessité de recalibrage, l’impossibilité de régler la hauteur de l’image projetée sans devoir tout reconfigurer et bien souvent une ergonomie très en retrait (un seul stylet utilisable), alors que la plupart des équipements avancés sont multitouch et utilisables au doigt. Une élève en 5ème témoigne de son expérience avec le tbi et vidéoprojecteur en classe : https://www.tableauxinteractifs.fr/temoignages/mon-experience-en-tant-queleve-avec-tbi-et-le-videoprojecteur-milieu-scolaire

En France, le plan ENR lancé en 2009 avait un cahier des charges bien conçu. Ce dernier a permis l’arrivée des premiers projecteurs sur potence (ce qui était une obligation au Royaume-Uni n’était jamais arrivé dans les classes françaises. Il recommandait également un système de réglage en hauteur, un logiciel de gestion de classe, offrait un pack de ressources et incluait une formation. Malheureusement, ce dispositif idéal a été interprété de façon minimaliste et si le progrès dans la qualité des équipements a été sensible, il a été très en retrait de ce qui aurait été possible si le cahier des charges initial avait été respecté.

On remarquera donc que le taux d’équipement de la France est assez bas, même si les enquêtes les plus optimistes lui permettraient de gagner une ou deux places sur le podium. Certaines statistiques font état d’une classe sur trois équipées, il n’est qu’à faire un tour dans les établissements français pour se rendre compte que c’est totalement irréaliste.

L’écran qui cache la forêt française

Les données statistiques permettent de remarquer l’émergence de nouveaux types de matériels. Au début de la décennie, seuls les tableaux interactifs étaient vendus. Dans quelques pays, dont la France, les dispositifs mobiles interactifs et les vidéoprojecteurs interactifs ont permis de remonter le niveau d’équipement des écoles, au prix d’une perte d’ergonomie et de qualité d’utilisation.

En analysant les appels d’offres en France sur 10 ans, on se rend compte que si la majorité des appels d’offres parlent de « tableaux interactifs », de TNI et/ou de TBI, il faut en fait regarder les résultats des appels d’offres pour se rendre compte que bien souvent ce sont des vidéoprojecteurs interactifs qui sont vendus. De plus, la plupart des appels d’offres entre 2015 et 2018 font référence explicitement aux VPI [vidéoprojecteurs interactifs].

répartition équipement TBI

Les écrans interactifs sont une solution bien plus pratique que les tableaux interactifs, même haut de gamme et sans commune mesure avec les dispositifs mobiles et les vidéoprojecteurs interactifs. Il est donc normal que cette technologie soit en forte progression et tende à remplacer les anciennes. Cela peut se remarquer à l’évolution des catalogues des fabricants. Les VPI sont quasiment abandonnés, les DMI qui n’ont jamais représenté plus d’un pour cent des ventes ne progressent pas et les modèles de tableaux interactifs se limitent à un ou deux modèles alors que les écrans représentent de nombreux modèles dans les gammes.

De plus d’une centaine de fabricants de tableaux interactifs, il n’en reste plus qu’une demi-douzaine. En revanche, de nouveaux acteurs entrent dans le marché des écrans interactifs, notamment les sociétés qui produisaient les dalles pour les téléviseurs.

Évolution de la classe interactive

Lançons-nous maintenant dans un peu de prospective.

L’évolution du marché des surfaces d’affichages interactives démontre que l’écran interactif représente l’avenir de la classe. Les équipements des premiers pays équipés en tableaux interactifs sont en cours de renouvellement pour ce type d’équipement. Le marché qui s’était tassé au milieu de la décennie reprend de la vigueur du fait des améliorations offertes par les écrans interactifs et par la nécessité de remplacer les anciens équipements qui atteignent une dizaine d’années d’usage.

Le développement pour le grand public de dalles de télévision de plus en plus grande permet de baisser drastiquement les coûts des grandes surfaces d’affichage, ce qui va dans le sens d’un équipement plus large des écoles avec ces technologies. De plus, ces matériels étant moins complexes à installer et à positionner, ils deviennent utilisables dans des lieux où les tableaux interactifs étaient difficiles à placer.

La généralisation des tablettes au détriment des ordinateurs rend encore plus faciles les interactions entre les écrans interactifs et les outils individuels.

evolution outils individuelss

L’écran interactif tend à devenir le point central de la classe. Associé à un ordinateur [fixe ou portable], il permet de gérer l’historique des activités, de présenter tous les documents possibles, remplaçant en cela tous les équipements multimédias dont les lecteurs de CD et DVD ou les appareils plus antiques comme les projecteurs de diapositives, de films, les épidiascopes et les rétroprojecteurs. Il permet aussi de limiter l’acquisition de référentiels en grand format [cartes de géographie ou d’histoire, par exemple].

Les possibilités de communication des écrans interactifs avec les outils mobiles permettent de remplacer les boîtiers de réponse en apportant une plus grande flexibilité et de nouvelles fonctionnalités [dessin, intervention à distance sur l’image affichée, possibilité d’envoyer des photos ou des vidéos…].

Le marché mondial est donc très largement tourné vers l’association d’écrans interactifs avec des tablettes individuelles. En France se dessine la même évolution. Le marché des tablettes est assez dynamique, notamment grâce aux marchés des collectivités en charge du secondaire. Les avantages à long terme des écrans interactifs font que les collectivités consentent plus volontiers à une dépense d’acquisition supérieure pour accéder à un coût final d’utilisation bien inférieur aux anciennes solutions.

ecran-interactif-utilisation

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  1. Bonjour, Professeur des écoles en maternelle je souhaite demander en investissement un écran tactile interactif pour ma classe et toute l’école. J’aurais besoin d’un devis à proposer à la mairie.
    Après quelques lectures sur internet, je pense qu’un écran correspond mieux à nos attentes qu’un TNI ou un VNI mais peut-être pourrez-vous me le confirmer ou pas?
    Notre écran doit être suffisamment grand pour remplacer un tableau blanc.
    Il doit pouvoir être sur un support très stable (utilisation par les jeunes enfants dans la classe) , sur roulettes pour être déplacé dans les classes, sur support réglable en hauteur pour être adapté à la taille des élèves de la PS à la GS et même assez haut pour remplacer une télé dans un préau.
    Il doit pouvoir être autonome (avec seulement un clé usb contenant ce qu’on veut projeter) sans qu’on soit obligé d’y relier un ordinateur. Il doit pouvoir contenir des haut-parleurs intégrés par exemple. Mais j’aimerais aussi pouvoir y relier mon ordinateur portable si besoin.
    Il doit pouvoir être utilisé dans les classes même quand il y a beaucoup de soleil (contrairement au VNI que nous avons à l’école et qui nécessite de travailler dans un dortoir volets fermés).
    Il doit pouvoir être utilisé avec le doigt par les enfants… donc une surface peut-être mate plutôt que brillante?
    Je voudrais l’utiliser en créant moi-même mes exercices et aussi utiliser des jeux à disposition des enseignants sur internet et je ne sais pas s’il y a des différences entre les matériels que vous proposez, si on est contraint d’utiliser un seul logiciel précis fourni avec l’appareil ou pas?
    Enfin, si nous pouvons privilégier du matériel et logiciels français, ce serait mieux.
    Avez-vous des configurations à nous proposer avec les prix pour que nous puissions faire notre demande d’investissement (à renvoyer impérativement avant le 1er septembre en mairie)?
    Je vous remercie
    Ghislaine FAVIER

    1. Bonjour Ghislaine

      Je vois que vous avez lu avec attention nos dossiers.

      Effectivement, l’écran interactif est aujourd’hui le meilleur choix possible pour l’enseignement pour toutes les qualités que vous avez souligné.

      Les différences entre les différents modèles concernent l’ergonomie, le logiciel livré avec l’écran… Toutes les solutions sont adaptées à un travail en classe, ce qui pourra orienter votre choix sont les solutions adoptées par les collègues d’autres établissements avec qui vous travaillez (commune, circonscription, correspondants…). Il existe cependant des passerelles permettant de convertir de façon plus ou moins respectueuse les documents.

      Vous pouvez utiliser le logiciel de votre choix, même si un logiciel est fourni avec le matériel.

      http://www4.ac-nancy-metz.fr/tice57/spip.php?article179 Open Board et Open Sankore sont des logiciels français gratuits pour l’enseignement. Vous pouvez les utiliser quelque soit la marque de votre équipement.

      La surface de l’écran doit être finement dépolie pour que les doigts glissent facilement dessus. Ce n’est pas comme avec les tableuax interactifs utilisés avec des vidéoprojecteurs où la surface doit être mate pour éviter le point chaud du projecteur.

      Un écran interactif peut s’utiliser avec les volets ouverts. Évitez juste le soleil direct sur sa surface.

      La plupart des écrans comprennent un ordinateur Android intégré permettant de lire le contenu de la clef USB et bien sûr, tous possèdent une ou plusieurs entrées pour brancher un ordinateur.

      Ils sont aussi des enceintes incorporées, suffisamment puissantes et qualitative pour ne pas nécessité d’autres système de sonorisation (ce qui n’est pas le cas des VNI dont la puissance et la qualité son limités par le rsique de vibration qui pourrait endommager la lampe).

      Bien cordialement

  1. Bonjour,
    Nous projetons actuellement sur un grand mur blanc pour nos réunions et je recherche une solution intelligente pour nous permettre d’être plus interactif et connecté.

    1. Bonjour

      Il existe plusieurs possibilités pour répondre à votre besoin.
      Le plus économique serait d’ajouter une barre Mimio sur la gauche de votre mur de projection, ce qui vous permettrait de commander la projection avec le stylet.
      Cela n’est valable que si le mur est bien lisse et vous n’aurez la possibilité de travailler qu’avec un seul stylet.

      Vous pouvez utiliser un tableau interactif. Dans ce cas, il vous faudra a minima acheter un tableau que vous fixerez au mur. l’idéal est que le projecteur soit lui fixé au plafond pour que les éléments restent fixes entre eux. La plupart des tableaux interactifs permettent l’utilisation du doigt et/ou du stylet et sont multiutilisateurs.

      Je ne vous conseille pas le vidéoprojecteur interactif car il sera comparable à la solution Mimio pour un coût bien supérieur.

      L’idéal dans votre cas serait d’utiliser un écran interactif. Vous aurez ainsi une surface d’affichage optimisée, la possibilité d’intervenir à plusieurs, une mise en route instantanée, pas le bruit de la ventilation du projecteur, la possibilité de régler facilement en hauteur le dispositif et c’est le seul système qui permet de façon pratique une mobilité s’il est fixé sur un pied à roulette.

      Cette solution vous évite de plus les inconvénients de la calibration qui doit se faire à chaque fois qu’un élément change. L’écran interactif est donc toujours immédiatement opérationnel.

      Les solutions logicielles voire l’électronique emparquée dans ces écrans permettent en outre de collaborer en permettant l’intervention depuis des tablettes ou smartphones, voire à distance.

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