Ces dernières semaines, on a vu sur Internet de nombreuses voix s’élever contre la supposée « révolution » du tableau blanc interactif (TBI). Plusieurs articles ont récemment soulevé le débat :
- « Les TBI, trop beaux pour être efficaces »
- « Fin de la linéarité » par @Missmath
- « TBI : Tableau Bien Inutile » par @Ticeman01
- « Voici pourquoi le tableau blanc interactif est la plus grande arnaque que le système scolaire ait connue à ce jour» par François Deslauriers
Ces différents articles, solidement argumentés et largement commentés, ne manquent pas de bon sens ni d’humour. Ils témoignent aussi d’un certain ras-le-bol envers la technicisation actuelle du débat pédagogique.
Chez TableauxInteractifs, nous sommes bien sûr convaincus de l’intérêt pédagogique du TBI et il nous semblait important de réagir à ces visions plutôt pessimistes de l’outil. Sans avoir l’ambition de révolutionner le débat, nous voudrions simplement y apporter un autre point de vue.
Bernard-Yves Cochain, responsable de ce site, m’a donné carte blanche pour réaliser cet article. Rappelons que Bernard-Yves est consultant pour Smart mais qu’il souhaite faire de TableauxInteractifs un site indépendant et sans parti pris.
Je précise que je ne suis pas moi-même enseignante, j’ai seulement eu l’occasion d’observer des enseignants utiliser le TBI en classe et de réaliser une étude sur le sujet. Je n’aurais donc pas la prétention de mieux savoir qu’un enseignant ce que peut lui apporter le TBI. J’aurais beaucoup à apprendre de vous, et sans doute ma vision des choses vous paraîtra-t-elle trop théorique… J’attends donc avec beaucoup d’impatience et d’intérêt les avis et critiques de chacun.
Critique n°1 : le TBI n’améliore pas les résultats des élèves
Certes, à ce jour aucune étude française n’a prouvé que le TBI menait à une amélioration des résultats scolaires.
De nombreuses enquêtes constatent simplement une augmentation de la motivation des élèves ce qui, comme le commentait Thierry Klein, directeur de Speechy, n’est « pas si mal ».
En 2005, une enquête commandée par la SDTICE tâchait de faire le bilan de l’opération TBI-PrimTICE : d’après cette étude, 95,6% des enseignants constataient une réelle augmentation de la motivation des élèves.
Par ailleurs, des études étrangères ont quant à elle pu démontrer une amélioration effective des résultats scolaires.
En juillet 2007, l’étude « Evaluation of the Primary Schools Whiteboard Expansion Project », menée par l’agence BECTA, a comparé les scores de plus de 7000 élèves aux examens nationaux, en fonction de leur expérience du TBI. Résultat de l’étude : plus les élèves avaient suivi des cours avec le TBI, meilleurs étaient leurs résultats. Si le temps d’expérience est un facteur aussi déterminant, c’est parce que plus les enseignants utilisent le TBI, plus ils développent des usages experts de l’outil, et plus cette utilisation est profitable. Cela montre qu’acquérir un TBI doit être envisagé comme un projet à long terme.
D’autres effets positifs ont pu être constatés dans cette étude, comme une amélioration du comportement et une motivation accrue des élèves en difficulté.
Il manque donc une étude française digne de ce nom pour pouvoir affirmer ou nier que le TBI a un impact sur les résultats scolaires.
Pour plus d’informations sur ces études je vous conseille l’article de Mônica Macedo-Rouet : « L’usage du TBI : une amélioration des résultats des élèves ».
Critique n°2 : le TBI n’apporte rien de plus d’un vidéoprojecteur
Cet argument anti-TBI est un argument récurrent, au cœur de l’article « TBI : Tableau Bien Inutile » :
« Y’en a un peu marre de ces articles et sites consacrés aux TBI divers et variés. Parce qu’un TBI ça ne permet jamais que ce que permet un vidéoprojecteur et une souris. »
Effectivement, on constate que de nombreux enseignants ont un usage limité du TBI et qu’ils pourraient tout aussi bien se contenter d’un simple vidéoprojecteur.
Il y a deux semaines Bernard-Yves Cochain avait ouvert une discussion dans le forum à ce sujet : Apport pédagogique du tableau par rapport au simple vidéoprojecteur.
- Un premier atout du TBI par rapport au vidéoprojecteur est à mon sens la manipulation directe, « tactile » des éléments au tableau – ce qui est notamment très intéressant pour les problèmes de représentation dans l’espace. Cela me semble tout-à-fait différent de réaliser des tracés, déplacer des polygones ou mesurer des distances avec ses mains ou un stylet sur un tableau, qu’avec une souris sur un ordinateur. La manipulation est plus facile, plus directe, elle donne une appréhension plus directe du problème… Cela peut paraître gadget mais à mon avis, pour les élèves les plus en difficultés ça peut complètement changer la vision des maths.
- Un autre élément qui a son importance : les élèves sont beaucoup plus enthousiastes à l’idée de manipuler le TBI plutôt qu’aller utiliser l’ordinateur. Je vous l’accorde, cet argument n’est pas le plus probant : déjà parce que je ne dispose d’aucunes statistiques pour vous prouver ça, et ensuite parce qu’on peut supposer que l’attrait de la nouveauté ne dure qu’un temps.
- Par contre, un avantage certain du TBI, souvent cité par les enseignants, est qu’il libère de l’emprise de l’ordinateur : plus besoin de se cacher derrière son écran, le prof peut faire la classe debout face à ses élèves, passer entre les rangs et communiquer avec eux plus librement.
- Un dernier élément essentiel à mes yeux : le gain de temps apporté par le TBI. Les logiciels livrés avec le TBI permettent en un instant d’annoter les documents à la main, barrer, effacer, entourer, revenir en arrière, enregistrer toutes les étapes du cours pour les diffuser ensuite à la classe. Tout cela n’est pas une nouveauté du TBI, c’est réalisable avec la plupart des logiciels, mais souvent beaucoup plus fastidieux. Cela peut paraître secondaire, mais il me semble que gagner du temps en classe, éviter les temps morts et les manipulations compliquées est essentiel lorsqu’il s’agit de maintenir l’attention des élèves.
Critique n°3 : le TBI favorise une pédagogie frontale et magistrale
Comme le dit Eric Delcroix : « Le TBI arrive en remplacement d’un mélange d’outil… : le vieux tableau noir et les présentations de type PowerPoint que l’on peut diffuser sur des écrans ! ». Le TBI apparaissant comme une version numérique du traditionnel tableau noir, on l’accuse de conserver le parti d’une pédagogie frontale, magistrale. Pour moi de nombreux éléments contredisent ce point.
Comme je l’ai déjà dit, le TBI permet au professeur de se dégager de son ordinateur et donc d’être davantage présent avec ses élèves, d’interagir avec eux de manière plus directe, si besoin de passer dans les rangs pour accompagner les plus en difficulté.
Le TBI permet d’améliorer la participation des élèves, d’abord en leur donnant envie d’aller au tableau et ensuite en leur permettant de manipuler de manière autonome l’outil. Il favorise donc les interactions prof/élève et incite les élèves à s’engager dans la construction du cours.
Le TBI enrichit les situations de découverte en permettant à l’ensemble de la classe d’être face à la même situation projetée au tableau, et de participer ensemble à la réflexion (et non pas chacun sur sa feuille).
Certains affirment qu’une classe où chaque élève disposerait de son propre ordinateur (classe mobile) serait bien plus intéressant pédagogiquement qu’un TBI, puisqu’avec un TBI il ne peut y avoir qu’un seul élève qui participe. Certes, cela permet probablement de mieux adapter le cours à chaque élève selon son niveau et ses difficultés, de mettre en place un enseignement différencié. Mais si chaque élève travaille devant son propre ordinateur, ne perd-on pas toute la richesse de la réflexion collective, de l’apprentissage en commun ? J’avoue être assez sceptique et je serais curieuse d’avoir les retours d’enseignants en classes mobiles (idéalement qui auraient aussi testé le TBI !)
Critique n°4 : le TBI coûte cher
L’argument du prix est difficilement réfutable : effectivement, ce matériel a un coût important (il faut compter environ 2000€ pour une solution complète comprenant ordinateur, vidéoprojecteur et tableau).
Cela représente une manne financière considérable pour les constructeurs de TBI, et l’on peut donc logiquement craindre que l’apport pédagogique du TBI soit surévalué au profit d’intérêts commerciaux.
On peut espérer qu’avec le temps, la concurrence du marché conduira à une baisse généralisée des prix.
On connaît aussi le TNWii, version « bricolée » du TBI qui revient à 41€. Ce prix est cependant à revoir à la hausse : il ne faut pas oublier l’acquisition du vidéoprojecteur, de logiciels et d’une surface de projection de qualité. Cette solution me paraît peu viable pour un usage à long terme (notamment pour le confort d’utilisation et les problèmes de « point chaud »), mais ce peut être une première étape avant de se décider pour l’acquisition d’un TBI.
Le coût important du TBI fait qu’il me semble très important que l’acquisition de ce matériel corresponde à un réel projet pédagogique voulu et porté par l’enseignant qui en profitera. Il semble essentiel, avant d’acheter un TBI, d’évaluer la plus-value que pourra apporter l’outil : si un vidéoprojecteur suffit à ce qu’on compte en faire, alors effectivement le coût du TBI sera démesuré.
Par contre, si l’enseignant se donne pour objectif d’explorer toutes les potentialités de l’outil, l’investissement sera vite amorti et même largement compensé par l’apport pédagogique. Je pense que si on demandait à des enseignants utilisateurs du TBI leur avis sur le coût du TBI, une majorité serait de cet avis.
Pour répéter une évidence : le TBI n’est qu’un outil. Comme l’explique Gilles Jobin, c’est « une baguette de chef d’orchestre ».
Ce n’est pas un outil miracle qui va révolutionner les pratiques pédagogiques, sauver les élèves en difficulté, rendre les élèves amoureux de l’école et les professeurs plus pédagogues : je pense que cela est une évidence pour tous.
Le TBI pourra convenir parfaitement à certains enseignants et en décevoir d’autres, ce n’est qu’un outil parmi tant d’autres…
Mais bien utilisé et désiré par l’enseignant, le TBI pourra faciliter la compréhension des élèves, augmenter leur motivation en classe, donner aux enseignants l’envie de sortir d’une certaine routine pédagogique… et puis aussi nous donner une bonne occasion de discuter, c’est déjà ça.
Pour ma part, je n’utilise plus le tableau noir que comme un post-it. Nous utilisons le TBI en permanence :
1) Pour projeter le cours : des extraits du manuel identique à celui des élèves. Les élèves (12-14 ans) apprécient de pouvoir s’y retrouver aisément… C’est du Wysiwyg !
2) Pour enregistrer le cours : les élèves disposent du cours enregistrés pour se remettre en ordre (ils l’impriment).
3) Pour présenter des notions théoriques ou des résolutions d’exercices : les élèves disposent de « comment faire ? », des podcasts des notions essentielles (géométrie). Dès janvier, les élèves réaliseront en groupe des podcasts de résolution d’exercice. Ces podcasts leur permet de revoir un exercice vu il y a 3 mois en vue de préparer un examen par exemple. L’intérêt principal est qu’ils réalisent eux-mêmes !!!
C’est la troisième année scolaire que j’utilise le TBI… Il m’aura fallu deux ans pour maîtriser l’outil, analyser ses possibilités. Je peux maintenant partager, inviter les élèves à l’utiliser pour présenter leur propre travail (voila qui est valorisant) au TBI et le diffuser sur Internent. En principe, les premiers podcasts seront disponibles fin janvier.
En principe, une tablette graphique fera également son entrée en classe… A suivre.
Le TBI est UN des outils utilisés en classe avec le manuel scolaire, le cd-rom d’exercices interactifs, le site d’exercices complémentaires interactifs, le travail en groupe (de 3 ou 4 dont un élève tuteur), la cyberclasse, etc.
Merci à tous pour vos commentaires 🙂
@delcroix
Effectivement, mon article est loin d’être exhaustif, il y a beaucoup d’autres points que j’aurais voulu aborder mais je trouvais déjà mon article un peu trop long 😉
A mon avis, le décalage que vous évoquez entre les possibilités du TBI et le réel usage qui en est fait provient tout simplement du manque de formation des professeurs. C’était d’ailleurs le constat de l’étude que j’avais réalisée en 2009 avec Eric et Benjamin. Les enseignants que nous avions rencontré nous ont tous témoigné un certain isolement et le regret du manque de partage autour du TBI dans le corps enseignant. Ils étaient à l’affût de ressources et de témoignages de collègues permettant d’améliorer et développer l’utilisation du TBI en cours.
Ce problème de la formation, que vous évoquez vous aussi, me semble être au cœur du problème des « mauvais » usages du TBI. Au-delà du manque de moyens consacrés par l’Education nationale à la formation, c’est un problème complexe à bien des égards. Comment apprendre aux enseignants à bien utiliser le TBI tout en les laissant s’approprier l’outil, l’intégrer à leurs pratiques et à leurs méthodes pédagogiques ? Est-il possible d’arriver à une harmonisation des usages du TBI en France tout en préservant la liberté d’innovation de chaque enseignant ? De mon point de vue, cette formation devrait davantage passer par un système d’échanges entre enseignants que par des séances ponctuelles de formation. On peut par exemple penser à la mise en place de groupes de partage, ou à des plateformes d’échange en ligne. C’est à mon avis par le partage d’expérience, l’échange de pratiques, qu’une réelle synergie peut naître – sans vouloir sembler trop utopiste !
C’est notamment l’idée à l’origine de de la refonte de ce site : proposer aux enseignants un espace de discussion en même temps qu’un répertoire de ressources pour approfondir son utilisation du TBI.
Pour ce qui est de ma phrase sur la réflexion collective en classe, je voulais dire par là que le TBI me semble un outil particulièrement propice au travail collaboratif et à la mise en commun des idées. Certes, on voit aussi de nombreux exemples d’utilisation réussie de Twitter ou autres outils de microblogging comme outil de partage en classe. L’idéal serait sûrement une combinaison des deux ! Je ne pense pas qu’il faille se satisfaire d’un outil, d’une manière de faire cours et de répéter pour chaque leçon le même schéma. Twitter pourra être utilisé en cours de français pour s’exercer à l’analyse d’information, puis le TBI en cours de géométrie pour travailler le repérage spatial, un blog de classe pourra être mis en place pour développer les capacités rédactionnelles…
Bref, L’outil doit surtout être un choix assumé par l’enseignant et correspondre à son projet pédagogique. L’outil n’est rien sans la main qui le manie…
@Brunstein
Je pense aussi que l’enthousiasme des élèves à l’égard du TBI est en grande partie lié à l’effet de nouveauté… Pour maintenir l’attention et l’intérêt des élèves, il ne s’agit pas seulement de leur proposer de nouveaux outils, auxquels ils s’habitueront vite, mais plutôt de renouveler constamment l’usage de ces outils. Cela passe par la diversité des activités réalisées avec le TBI, mais aussi par la mise en place de projets de classe. Encore une fois je considère que ce sont les usages qui sont au cœur de la pédagogie et non l’outil.
De plus, comme l’a souligné Julie, une particularité du TBI est qu’il améliore la participation des élèves les plus en retrait habituellement. Cela avait été constaté par l’Expertise relative aux usages du tableau blanc interactif en école primaire (2005).
Pour ce qui est de l’argument de la conservation des traces, il me semble que le premier intérêt, même s’il peut sembler anodin, est de pouvoir interrompre un cours puis, à la séance suivante, faire un bref rappel en consultant les éléments enregistrés précédemment. Le deuxième intérêt, c’est de pouvoir diffuser aux élèves les différents éléments qui ont été projetés au tableau comme support de soutien pour leurs révisions. Fabrice Huin propose ainsi à ses élèves de télécharger ses cours de mathématiques sur son site MathTBI.be. Pour ceux qui ont plutôt une mémoire visuelle, cela me semble être un formidable support pour les révisions… Pour le cas des absents, cela pourra aider à rattraper les cours manqués, même si bien sûr cela ne remplace pas un vrai cours en présentiel !
@JulieL
Vous-même, utilisez-vous souvent la fonctionnalité d’enregistrement du cours ? Quel usage faites-vous des cours mémorisés ? Cela serait intéressant que vous nous donniez des exemples concrets de cette utilisation, ce qui pourrait répondre à l’interrogation de M. Brunstein.
Je suis tout-à-fait d’accord avec votre vision de l’outil, qui n’acquiert un intérêt que par l’usage qui en est fait.
L’argument non cité ici est celui de l’annotation de documents projetés. Certes il n’est pas toujours jugé pertinent, cependant, cela est moins facile – voir impossible – avec les moyens traditionnels, notamment pour en conserver une trace. Grâce au TBI, l’enseignant peut garder une trace des apports de ses élèves pendant la séance, noter l’évolution de la séance avec des commentaires faits par ses élèves et / ou lui-même, à condition bien entendu de penser à sauvegarder au moment opportun.
Concernant la remarque de Delcroix, je pense aussi que l’accroissement de la motivation est en partie dû à l’aspect nouveau de l’outil (bien qu’existant depuis une dizaine d’années déjà…). Cependant, il reste bénéfique pour certains élèves qui, avant l’apparition de l’outil dans la classe, n’osaient pas (ou peu) participé en classe.
Le TBI est un outil intéressant à condition que l’enseignant sache comment en tirer profit, mais il ne faut pas oublier que cela reste un OUTIL, à utiliser à bon escient et non de façon systématique. Des choses sont très pertinentes avec les outils traditionnels, mais le TBI permet de faire des choses nouvelles. C’est à l’enseignant de trouver comment en faire un usage intelligent et pertinent.
L’argument « Le TBI provoque une augmentation de l’intérêt, de la motivation et de l’attention de l’élève ne tient pas du tout.
N’importe quelle augmentation de l’instrumentalisation de l’enseignement (ou d’autre chose) provoque cette augmentation.
Dans un grand nombre de cas – lorsque l’outil n’apporte rien – après un certain temps l’intérêt retombe et il faut proposer un autre gadget.*
J’ai fait partie pendant plusieurs année du groupe national (en tant que conseiller en formation et formateur moi même) qui travaillait sur l’essor des Nouvelles Technologies Éducatives.
Il y a 15 ans le CDROM était l’outil ultime
…
il y a 20 ans les objectifs, plus ambitieux, tournaient autour des pratiques et envisageaient une réelle interactivité (Le I immérité du TBI) entre l’élève et l’ordinateur, par le biais des langages auteurs et des analyses de réponses.
Avec le TBI on est revenu définitivement à la case QCM … sacré régression.
Dernier point
L’argument massue était (au début du TBI) la conservation des traces (pour les absents) … je demande à voir, en vain, un exemple, depuis plus de cinq ans (REM : J’ai suivi une formation lourde au TBI il y a trois ans) merci à vous qui avez enquêté sur l’outil, de nous en proposer un … ou deux.
__________________
* Je conseille aux collègues d’essayer les ardoises et la craie (éventuellement les versions avec feutre de couleur) pour des questions rapides en cours.
C’est un formidable outil, hyperpratique, à haut degré de liberté pour l’élève et l’enseignant, qui propose une interactivité riche et peu coûteuse et donne des classes très animées et motivées.
Merci pour commencé de m’avoir cité 😉
Il y a je pense un aspect qui manque : le décalage entre les possibilités des TBI et l’usage qui en est fait ! Il faudrait de temps à autres rappeler les qualités que l’on vantait de l’usage du TBI aux débuts des années 2000 ! Où sont passés ces usages ? Pourquoi plus personne ou presque ne les évoque ?
On pouvait s’y attendre… C’est ce que je disais à demi-mots lors de l’entretien avec Rel-zone ( http://www.rel.dreamhosters.com/?p=232 ) en 2006 qui concernait il est vrai le elearning… Mais, j’ai l’impression que c’est le même combat !
Je reprends ces critiques dans Grandeur et décadence du elearning et de l’enseignement à la française : http://leszed.ed-productions.com/grandeur-et-decadence-du-elearning-et-de-lenseignement-a-la-francaise/
Comme je l’indique dans le billet http://leszed.ed-productions.com/tbi-tableau-blanc-interactif/, des études semblent prouver l’intérêt de ce matériel en milieux scolaire (à quand les même études pour le monde de l’entreprise ?). Ainsi, les conclusions de l‘Expertise relative aux usages du tableau blanc interactif en école primaire (pdf de 44 pages pour 679 Ko), du laboratoire de recherche ERT34 – Hypermédias et apprentissages – à la demande de la SDTICE (Sous-direction des technologies de l’information et de la communication pour l’éducation du ministère de l’Éducation nationale)
Lorsque j’écris « Le TBI arrive en remplacement d’un mélange d’outil… : le vieux tableau noir et les présentations de type PowerPoint que l’on peut diffuser sur des écrans ! » c’est pour moi un constat d’échec !
Comme je l’ai déjà dit, le TBI permet au professeur de se dégager de son ordinateur et donc d’être davantage présent avec ses élèves, d’interagir avec eux de manière plus directe, si besoin de passer dans les rangs pour accompagner les plus en difficulté.
Pour la suite de ton paragraphe, je ne vois pas pourquoi le TBI donne plus envie d’aller au tableau, mis à part l’effet de nouveauté…
«Il favorise donc les interactions prof/élève et incite les élèves à s’engager dans la construction du cours.» Je pourrais avoir des exemple qui soit différents de celui d’un cours sans TBI ???
Le TBI enrichit les situations de découverte en permettant à l’ensemble de la classe d’être face à la même situation projetée au tableau, et de participer ensemble à la réflexion (et non pas chacun sur sa feuille). Euh, un vidéo projecteur fait la même chose, non ?
J’ai un peu de mal à comprendre ta phrase : « si chaque élève travaille devant son propre ordinateur, ne perd-on pas toute la richesse de la réflexion collective, de l’apprentissage en commun ?» N’est ce pas ce que nous avons fait lors du cours en Master 1 avec Twitter ? (voir, mon billet sur le sujet… ).
On est en droit de se poser la question de savoir quel est la réelle valeur ajouté… d’un TBI dans les classes. Ce qui soulève certainement d’autres questions… Quelle est la formation des enseignants pour des usages innovants du TBI… J’crois que je pouvais arrêter ma question à la préposition 🙂